Pascal COLIN

Pascal Colin, né le 23 février 1957 à Villejuif (Val-de-Marne), est un dirigeant associatif militant¹ de l’économie solidaire². Il est également un élu local³, depuis 1983, fortement engagé dans le sud des Hauts-de-Seine. Au plan politique, il est actuellement secrétaire national chargé de l’ESS du parti du centre droit, l’UDI.

Co-fondateur de l’association Initiatives⁴, Pascal Colin est aujourd’hui Président de l’Association qui gère les activités sociales et solidaires et de formation professionnelle diplômante dans les domaines social, médicosocial et de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Il préside également⁵ le Conseil de la Faculté libre d’études politiques et d’études en économie solidaire d’Initiatives Formation (la FLEPES), le Réseau National de l’ESS (RENESS)⁶ et le Conseil de l’enseignement supérieur protestant (CDESP)⁷.

Historique des mandats

Situation personnelle

Famille

Pascal Colin provient d’une famille ouvrière communiste. Son père fut conducteur de bus, sa mère sténodactylo.

Son grand-père maternel, Roger Berger, était chaudronnier, cégétiste, et membre du parti communiste français (PCF). Il fut Lieutenant volontaire dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI), combattant jusqu’en novembre 1944. Il est nommé Chevalier du mérite social le 14 juin 1946 au titre de son action dans la résistance.

Pascal Colin est marié depuis le 8 août 1981 avec Marguerite Jaeger. Ils ont quatre enfants, deux filles et deux fils, et sont grand-parents.

Premières activités et formations

Du lycée aux études supérieures

Pascal Colin a été, successivement, rédacteur communal à Antony puis directeur de centre de loisirs à la fin des années soixante-dix. A la fin de ses études universitaires, il s’est engagé dans l’enseignement et a exercé comme professeur d’histoire titulaire puis consultant dans l’enseignement secondaire privé sous contrat, de 1981 à 1989.

A partir des années 1990, il dirige un centre de formation accolé à des établissements et services pour personnes handicapées et ne cesse de se former en droit, gestion, pédagogie et politiques sociales, dans différents organismes publics.

Formation initiale universitaire

En 1976, Pascal Colin passe un Bac G3 en techniques quantitatives de gestion au Lycée Descartes à Antony. Il sera ensuite inscrit en Faculté d’Histoire à l’Université Paris 4 Sorbonne. Il poursuit ensuite son cursus à l’Université de Vincennes Paris 8. La formation initiale de Pascal Colin est en histoire contemporaine : licence d’enseignement en histoire et sciences de l’éducation à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis en 1979, puis maîtrise⁸ d’histoire contemporaine à la même université en 1981, sous la direction de Pierre Sorlin. Son mémoire de maîtrise porte sur l’histoire d’une aumônerie du lycée Descartes à Antony de 1960 à 1980 (télécharger le PDF) considérée dans son tissu démographique et urbain actuel, autour de la création du grand ensemble Massy⁹ (Essonne) jouxtant Antony à la pointe sud des Hauts-de-Seine.

Formation continue de dirigeant

Alors qu’il est devenu dirigeant associatif, Pascal Colin effectue en formation continue un DESS en politiques sociales à l’Université Paris 8 de Villetaneuse en 2000 autour d’un projet d’article¹⁰ concernant des appartements de coordination thérapeutique (ACT). L’ACT est une structure expérimentale d’accompagnement des malades du SIDA inventée par des associatifs militants dont Pascal Colin, reconnue par l’État au plan national en 1994¹¹, qui deviendra en 2002¹² un ensemble pérenne d’établissements médicosociaux travaillant en réseaux ouverts, sous la tutelle des ARS, agences régionales de santé.

Lire l’article de Pascal Colin « Les appartements de coordination thérapeutiques, un enjeu de transformation sociale ».

Formation en théologie protestante

Ayant par ailleurs effectué des recherches sur le théologien allemand luthérien Rudolf Bultmann (1884-1976), concepteur de la « démythologisation¹³» comme condition moderne d’une foi existentielle, Pascal Colin est admis à suivre les séminaires de troisième cycle de la Faculté libre de théologie protestante, dite Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), en 1991-1992. Celui-ci avait par ailleurs, pendant les trois années précédentes, suivi les cours de formation théologique décentralisés assurés par la Faculté de théologie protestante d’Aix à Paris sous la direction de Paul Wells.

Cette faculté dispensait alors un DEA en théologie évangélique protestante et sciences religieuses, selon l’appellation européenne ancienne des grades universitaires dont participaient les grades en théologie (licence, maîtrise, DEA, doctorat).

Pascal Colin, fortement marqué par cette tradition de l’enseignement supérieur privé^{14 15 16}, s’en inspirera pour co-créer, plus tard, une faculté libre d’études politiques.

Activités militantes, spirituelles et politiques

Débuts libertaires et chrétiens

Premières années

Les premières années d’engagement militant de Pascal Colin se déploient dès la fin des années soixante : dans l’effervescence politique créative de la vie associative et militante de la Résidence Universitaire d’Antony¹⁷. Pascal Colin y crée et y anime, avec un groupe d’amis du lycée d’Antony, une aumônerie interconfessionnelle, délibérément libre de tout rattachement ecclésial ou institutionnel. Toutefois, cette aumônerie dispose d’un Conseil pastoral dans lequel siège des représentants de la Fédération protestante et un prêtre référent nommé par le doyenné d’Antony (Paroisse Saint-Saturnin). L’objectif de ce Conseil était de favoriser des liens entre les étudiants accueillis dans le cadre de la communauté chrétienne de la cité universitaire et les différentes communautés chrétiennes. Il est à noter que la communauté chrétienne de la cité U recevra la visite officielle de l’Evêque de Nanterre. Il fait à ce moment le choix du christianisme évangélique réformé¹⁸ et sera actif à la Résidence universitaire jusqu’en 2001¹⁹.

En 1973, Pascal Colin et ses amis créent l’association CAC, Comité d’Action Chrétienne, à Antony (l’association est officiellement déclarée en 1976)²⁰. A l’époque, le CAC est proche des milieux anarchistes, dans une mouvance libertaire spécifique étudiée par Jacques Ellul (1912-1994), dans son essai Anarchie Christianisme²¹.

Engagement spirituel

Dans le même esprit interconfessionnel libre que le CAC, fondé par Pascal Colin, se crée concomitamment à Châtenay-Malabry (sud des Hauts-de-Seine), le Mouvement interconfessionnel Témoins²². Pascal Colin s’associe à ce mouvement avec ses amis du CAC. Il sera jusqu’au début des années 2000 la Directeur de la publication de la revue trimestrielle Témoins. La revue paraît encore en format numérique²³ dont le principal rédacteur est le professeur émérite et chercheur en pédagogie Jean Hassenforder²⁴ (Université Paris V, INRP). Ce dernier a écrit une histoire du mouvement Témoins et de ses rapports avec le CAC^{25 26}.

Plus spirituel qu’activiste, Témoins relève de mouvances théologiques évangéliques marquées par l’œcuménisme. il se situe fortement dans l’esprit du christianisme social dont Pascal Colin se réclame et dans la proximité de la communauté personnaliste des «Murs Blancs» de Châtenay-Malabry : Jean-Marie Domenach (1922-1997) et Paul Ricœur (1913 – 2005) sont à l’époque les personnalités phare des « Murs Blancs »²⁷ dont les acteurs du mouvement Témoins se sentent proches. Pascal Colin adressait régulièrement la revue Témoins à la famille Domenach. A noter que Madame Paulette Mounier, épouse d’Emmanuel Mounier, fondateur du personnalisme communautaire, fut une abonnée régulière du journal Témoins.

Engagements militants politiques

Dans l’effervescence de ces inspirations libertaires et spirituelles, Pascal Colin s’engage aussi de façon plus politique : d’abord cégétiste comme son grand père (1975), il rejoint un temps le Parti socialiste (en 1977) mais adhère plus durablement à la CFDT (à partir de 1980). Il sera responsable syndical de 1982 à 1990 et un des maire-adjoints d’André Aubry (PCF) à la mairie d’Antony (en 1983), chargé des sports et des jumelages.

Du fait des alternances politiques à la Mairie d’Antony, Pascal Colin devient conseiller municipal de l’opposition. Au fil des années, il ne quitte pas ses engagements dans les actions municipales. A partir de 2001, il redevient maire adjoint, cette fois en charge du pôle social.

Historique des mandats

• Ville d’Antony
  • 1983-1983 : maire adjoint chargé des sports et des jumelages
  • 1983-1995 : conseiller municipal de l’opposition
  • 2001-2020 : maire adjoint chargé du Pôle social
  • 2020-…: maire adjoint chargé du Pôle social, du Bien Vivre Ensemble, des Archives et de l’Histoire de la Ville³
  • 2022… : Délégué municipal Horizons
• Territoire
  • 2003-2015 : conseiller communautaire de la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre
  • 2016-2020 : conseiller²⁸ territorial de l’EPT Vallée Sud – Grand Paris
• National
  • 2021-… : secrétaire national de l’UDI chargé de l’ESS

Implication dans les affaires sociales de la commune

Dans ses fonctions municipales, notamment au niveau du pôle social et du CCAS dont il est vice-président depuis 2001, Pascal Colin s’engage particulièrement dans la mise en œuvre urbaine de l’accessibilité de la ville aux personnes handicapés. Il déploie cela avec les associations de la ville, en réseau de solidarité active. Il contribue ainsi durant plusieurs années à la promotion effective de la Charte “Ville handicap” signée par Antony en 2001²⁹. De façon générale, Pascal Colin est attentif à tisser les réseaux locaux de la vie associative. En 2014, il initie, en accord avec Jean-Yves Sénant, Maire d’Antony, une instance consultative expérimentale au plan local, nommée “Conseil du Bien vivre ensemble”³⁰ qui invite toutes les associations de la ville, y compris les associations cultuelles, lors de certains conseils dédiés dans la salle du Conseil municipal. Le Conseil du Bien-vivre ensemble a pour but de faire se connaître les associations qui présentent les unes aux autres leurs actions et qui discutent avec les élus sous le signe d’un slogan proposé par Pascal Colin : “analyser, proposer, partager”^{31 32}. Vidéo de l’un des conseils.

Implication dans le dialogue interreligieux

Outre sa forte implication dans le dialogue avec les différentes communautés religieuses d’Antony (catholiques, protestants, juifs, musulmans), Pascal Colin est également à l’origine des concerts « Ensemble chantons notre espérance » créés en 2010 auxquels participent plus de 500 personnes. L’objectif est de permettre aux communautés et oeuvres protestantes d’Antony et sa région de se retrouver pour mieux se connaître. A chaque édition, sont présents des personnalités des différentes religions, responsables associatifs, élus locaux… Vidéo de présentation.

Engagements associatifs loi 1905

Entré au conseil presbytéral de l’Église Réformée Évangélique de Massy en 1983, Pascal Colin en devient le président à la fin des années 80. Il s’agit d’une association cultuelle relevant de la loi du 9 décembre 1905. Il assure également la fonction de pasteur de la communauté à plusieurs reprises pendant de nombreuses années. Il poursuit son engagement pastoral actuellement avec le pasteur Philippe Girardet.

Toujours dans le même esprit de ne pas se laisser enfermer dans des clivages ou mouvements fermés, Pascal Colin a été très attaché à l’importance des relations avec les églises membres de la Fédération protestante de France (FPF) et du Conseil national des évangéliques de France (CNEF).

Création et développement de l’Association Initiatives

Créée à la fin des années 1980, par Pascal Colin et ses amis du CAC, Initiatives est une Association dotée de deux services homologués d’activités : un établissement médicosocial³³ et un organisme de formation³⁴, Initiatives Formation, comprenant plusieurs composantes agréées. Initiatives bénéficie en outre de l’agrément d’entreprise solidaire d’utilité sociale³⁵. Ces deux services et cet engagement d’entreprise solidaire sont liés entre eux dans le projet associatif porté par Pascal Colin.

Ouverture d’une école d’application

Fin des années 80

Le 13 mars 1989, Jean Dautry, Directeur aux Amis de l’Atelier, crée une association dispensant de la formation : Accueil et service. Conçue comme une école d’application, elle doit servir à former des animateurs ou moniteurs intervenant dans le champ de l’accompagnement et des solidarités sociales et médicosociales. Accueil et service est initialement créée en partenariat avec Les Amis de l’Atelier, une association de Châtenay-Malabry, spécialisée dans l’accompagnement des enfants handicapés et de leurs familles. Jean Dautry et Ernest Nussbaumer, Directeur général des Amis de l’Atelier, demandent à Pascal Colin de prendre la direction du centre de formation Accueil et service.

Les Amis de l’Atelier ont été créés par une éducatrice de jeunes enfants³⁶ au destin singulier : Anne Sommermeyer, née Margot Liebrecht (1912-1974)³⁷, juive polonaise de langue allemande, émigrée en France pour fuir le nazisme et qui fut un temps cachée par le réseau protestant du Chambon sur Lignon. Pacifiste, elle opte pour une voie protestante anabaptiste³⁸ proche de certains milieux mennonites, dont la communauté³⁹ de Châtenay-Malabry – que Pascal Colin connaît bien. Il est intéressant de souligner que le fils d’Anne Sommermeyer a rejoint la Fédération anarchiste dans un itinéraire aux sources similaires à celles de Pascal Colin⁴⁰.

Le 15 juillet 1991, l’association Accueil et Service prend le nom d’Initiatives. Jean Dautry, André Hégé et Yves Desbordes en seront les présidents et Pascal Colin le Directeur général jusqu’au 31 mars 2023 date à laquelle il est élu Président suite à son départ à la retraite.

Premières activités, premiers développements

Les premières activités de formation de l’Association dirigée par Pascal Colin font de l’insertion par la formation professionnelle. Au moyen de différents dispositifs de formation continue financés par les pouvoirs publics (AFPA, conseil général, conseil régional), l’activité de formation d’Initiatives contribue à l’adaptation à l’emploi et à la qualification tout au long de la vie active.

Pascal Colin fait aussi en sorte que l’Association prépare au Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur et, jusqu’en 2002, au Brevet d’État d’animateur technicien de l’éducation populaire et de la jeunesse. Mais, sous l’impulsion du président Jean Dautry et de Pascal Colin, le cœur d’activités au long cours de cette entreprise est une «école d’Aide médico-psychologique (AMP)», préparant à l’entrée en formation et dispensant la formation au Certificat d’aptitudes aux fonctions d’AMP, créé en 1992⁴¹. Ce choix tient en ce que le métier d’AMP est un métier d’aide à autrui en proximité, originellement associé aux métiers d’éducateur spécialisé et de moniteur-éducateur.

Dans le même souci de former à l’accompagnement quotidien tout en faisant de l’insertion, Initiatives prépare également à certains modules du diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale (accompagnant à domicile)⁴². Ce métier sera fusionné avec celui d’AMP en 2016, pour former le nouveau métier d’Accompagnant éducatif et social⁴³ auquel Initiatives prépare encore aujourd’hui.

Fidèle à son double engagement de service solidaire militant et d’enseignement, Pascal Colin maintient et développe l’association, qu’il a fondée et qu’il déploie au long cours, dans les deux champs liés de l’accompagnement social de proximité et de la formation professionnelle permettant de déployer et renouveler cette solidarité.

Années 1990-2000

En 1992, Pascal Colin fait déménager l’Association Initiatives à Bourg-la-Reine. En 1997, il l’installe dans l’immeuble où elle est toujours en activité et en développement.

Les actions d’insertion et d’adaptation à l’emploi par de courts cycles de formation continue se poursuivent.

Avec l’ouverture, en 2006, de la formation au Certificat d’aptitude aux fonctions de moniteur-éducateur (devenu un diplôme d’État en 2008), Pascal Colin devient le directeur général d’une Association dont les activités principales de formation sont devenues préparatoires à deux des trois Diplômes d’État (DE) de la filière éducative et médicosociale : le DEME (niveau 4, équivalent au baccalauréat), et le DEAMP (niveau 5, infra-bac) qui a remplacé le CAFME en 2006 et est devenu le DEAES en 2016^{44 45}.

En 2010, pour conférer à Initiatives une envergure nationale sans déroger à la territorialisation des activités de formation, Pascal Colin ouvre une antenne dans le centre de Montpellier, en Occitanie, terre protestante qu’il affectionne et où il réside personnellement plusieurs mois dans l’année. Ce nouveau centre de formation est aussi agréé⁴⁶ et prépare au DEAMP et au DEME.

Expérimentation militante au moment de la lutte contre le SIDA

Entretemps, et dès 1996, Pascal Colin a progressivement mis en place avec ses équipes un service de prévention santé (prévention des maladies sexuellement transmissibles sur des lieux de prostitution) et d’accompagnement social au logement, au sein des activités et locaux de l’Association Initiatives.

C’est pendant la seconde moitié des années 1980, au moment de la pandémie du syndrome d’immuno-déficience acquise (SIDA) en France, que Pascal Colin milite⁴⁷ aux côtés d’autres associations pour améliorer l’accompagnement solidaire des malades souffrant de cette maladie, comme Chrétiens & SIDA⁴⁸ (devenue Chrétiens & santé sexuelle) et Act up-Paris. L’enjeu est de convaincre les représentants nationaux et les décideurs politiques de financer les dispositifs expérimentaux d’aide aux personnes souffrant du VIH (virus d’immuno-déficience humaine) que le monde associatif a mis en œuvre.

Comme le racontent le film de Robin Campillo, 120 battements par minute (2017) et, plus localement, le documentaire collaboratif produit par Initiatives, Les A.C.T. Un combat pour la vie (2021), les associations réclament et mettent en œuvre pour les malades souffrant du VIH ce que l’hôpital ne peut faire : tout d’abord les accompagner dignement durant la fin de vie, sans les reléguer hors de la vie sociale. Il s’agit aussi de les accompagner à vivre avec la maladie (réalité qui prend de l’ampleur au fur et à mesure que les chercheurs élaborent des médications plus performantes⁴⁹). Dans les deux cas, les personnes atteintes par le VIH se dressent comme des citoyens actifs et réactifs dans l’édification de réponses durables et solidaires à cette maladie. Une expérimentation est inventée par le monde associatif⁵⁰ qui obtient que l’État la soutienne : accueillir dans des logements dédiés les personnes dont la vie bascule du fait de la maladie et, le temps de se reconstruire, soutenir la coordination quotidienne complexe de leurs soins et démarches sociales.

En 1998, Pascal Colin, au nom de l’Association Initiatives, fait partie des vingt-cinq membres fondateurs de la Fédération Nationale d’hébergements VIH (FNH-VIH), devenue, depuis, la Fédération Santé-Habitat⁵¹. Il participe activement aux manifestations et négociations politiques visant à faire entrer l’expérimentation des « appartements de coordination thérapeutique » dans la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Président de la FNH-VIH de 2004 à 2006, il défend auprès du gouvernement la création de 1 000 places supplémentaires en ACT sur l’ensemble du territoire national.

En 2008, le CAC et Initiatives fusionnent les services d’aide à domicile du CAC et les services d’insertion et accompagnement⁵². Progressivement, ces activités deviennent un établissement médicosocial dit « les ACT d’Initiatives »³³, accueillant des personnes souffrant de maladies chroniques invalidantes (VIH, cancer, hépatite B, …). Depuis 2018, les ACT d’Initiatives disposent de 34 places financées sous la tutelle de l’ARS⁵³.

Avec le Chef de service des ACT, Patrick Bachelier, également Directeur général adjoint de l’Association, Pascal Colin dirige à présent aussi une activité pluri-professionnelle : un service d’accompagnement médico-psycho-social des résidents et de leur famille, un service technique de soutien aux ACT.

Création d’une Faculté libre d’études politiques et en économie solidaire : FLEPES-INITIATIVES

L’ouverture des formations supérieures

En 2005, Pascal Colin confie directement à son équipe du centre de formation d’Initiatives de constituer le dossier de demande d’autorisation de préparer au Certificat d’aptitudes aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale. Ce CAFERUIS vient juste d’être créé par les Ministères du travail et des affaires sociales.

En 2009, dans les suites d’une réforme du diplôme d’État d’éducateur spécialisé (DEES)⁵⁴ qui intègre, dans la loi française, le cadre européen des certifications par blocs de compétences, Pascal Colin demande à son équipe de compléter la filière éducative et médico-sociale d’Initiatives par ce second titre de niveau supérieur (de niveau licence depuis 2018).

Ce déploiement de formations supérieures diplômantes enrichit les formations initiales, continue et d’insertion d’Initiatives. Outre le centre de formation ouvert à Montpellier, Pascal Colin gère à présent en Île-de-France un établissement d’enseignement supérieur technique privé qu’avec la directrice de la formation, il déclare auprès du Rectorat d’académie de Versailles, pour son enregistrement au Répertoire académique et ministériel des établissements du système éducatif (RAMSESE), en 2012⁵⁵.

Expérimentations pédagogiques avec la Faculté libre

En 2012, fort de sa connaissance historique et personnelle des facultés libres (dans le monde protestant), Pascal Colin déclare à la Chancellerie des universités d’Île-de-France et au Rectorat d’académie de Versailles, l’ouverture d’une Faculté libre d’études politiques et d’études en économie solidaire (Flepes)⁵⁶ gérée par l’association Initiatives et qui sera inaugurée par Patrick Devedjian, ancien Ministre et Président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine (voir la vidéo).

Quelques mois après, Pascal Colin ouvre cette faculté libre à partir de l’antenne Initiatives de Montpellier en Occitanie et la déclare également au Rectorat d’académie de Montpellier. Sa volonté est de soutenir le déploiement de l’ESS en dotant ce secteur de formations continues supérieures en prise avec de nouveaux besoins locaux. Cette faculté libre de Montpellier sera inaugurée par Jean-Christophe Parisot de Bayard, Préfet.

La Faculté libre Flepes-Initiatives expérimente de nouveaux dispositifs de formations diplômantes d’expertise stratégique en gouvernance sociale et en économie solidaire (cadre développeur, dirigeant), puis de développement de projets en ESS (cadre intermédiaire, chef de projet), d’abord en Île-de-France, puis en Occitanie. L’équipe de la Flepes demande ensuite l’enregistrement de ces titres privés au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Soutenue par une volonté de développement stratégique portée par Pascal Colin auprès de différentes instances politiques nationales, la Flepes Initiatives participera à différentes expérimentations, dont la co-création d’un Diplôme d’Université de « médiation socioreligieuse » (2013-2018)⁵⁷ avec la Faculté (publique) de théologie protestante de l’Université de Strasbourg et son service de formation continue, et la formation d’acteurs religieux à la prévention éducative de certaines aspirations violentes⁵⁸ chez de jeunes Français musulmans⁵⁹. Ces formations, dispensées de 2016 à 2020, ont été soutenues par l’Université de Strasbourg, la Préfecture du Bas-Rhin puis par la Ville de Strasbourg (2018-2020) et par le CIPDR (2019-2020)⁶⁰.

Gouvernance par la conviction et la solidarité

A la croisée de ses différents engagements, Pascal Colin pratique un mode de gouvernance particulier quand on le compare aux analyses menées sur la typologie des gouvernances associatives⁶¹ : à la fois militant et œuvrant par cooptations interpersonnelles en réseaux ouverts, il favorise cependant, et de façon systématique, la professionnalisation de toutes les actions qu’il dirige ou coordonne, dans quelque fonction qu’il se trouve. Mais son rapport aux acteurs de terrain va dans le sens de valoriser leurs capacités à expérimenter de nouvelles solutions ou possibilités de solidarité⁶².

A titre personnel, ses convictions se manifestent à un double plan éthique, engagé dans l’action, et spirituel, reconnaissant notamment les convictions religieuses. Ainsi ses propres réseaux sont de natures différentes : Sans interférer avec les services agréés de l’association, Pascal Colin a fait très tôt adhérer Initiatives à la Fédération de l’Entraide Protestante. Parallèlement, au plan des politiques sociales, il s’est rapproché de l’Observatoire national de l’Action Sociale (ODAS), nouant un partenariat durable avec le Journal des Acteurs Sociaux (JAS)⁶³, fondé par Jean-Louis Sanchez. Sur le site de Montpellier de la Faculté libre d’Initiatives, Pascal Colin accueille parmi ses enseignants réguliers Jean Gatel⁶⁴, qui fut le Premier secrétaire d’État, chargé de l’économie sociale auprès du Premier Ministre en 1984-1986⁶⁵. En Occitanie, Pascal Colin s’engage également aux côtés d’autres associations, dans la réflexion des enjeux de l’ESS et de gouvernance civile des sociétés africaines⁶⁶ cherchant le dialogue avec leurs États respectifs⁶⁷ afin d’apporter une contribution positive pour la création d’emploi permettant de limiter l’exode rural et l’émigration. « Entreprendre pour mieux vivre ensemble » telle est la vision portée avec Philippe Girardet, ancien directeur de la FLEPES-INITIATIVES au Sénégal, Bénin et Niger, et ancien Président de l’UNEPREF.

De la sorte, Pascal Colin persévère, reconnu comme un « militant de l’économie sociale »⁶⁸, dans le geste de lier actions de service et formation. Il entend maintenir l’expérimentation militante par laquelle de nouveaux dispositifs de service et de formation se relient dans une économie de solidarité sociale⁶⁸. Il s’agit là d’un héritage d’économie solidaire proprement dite plutôt que de l’économie sociale historique⁶⁹, héritage antérieur aux reprises plus socialistes de l’ESS. Pascal Colin s’y est rattaché dès l’expérience de ses années militantes hors les murs, c’est un engagement qu’il a réitéré avec l’accompagnement de personnes souffrant d’une maladie qui avait pris de court les pouvoirs publics autant que la société entière.

Pour Pascal Colin, ce geste de « fraternité »⁷⁰ civile créatrice est de nature politique⁷¹ et il est fondamental en ESS. C’est ici que l’on retrouve le fil de ses engagements militants plus politiques. Car l’économie solidaire ne va pas sans interroger les modes de gouvernance associative⁷² dans le rapport avec les gouvernances locales et dans le dialogue financier et d’autorisation, toujours difficile, entre les acteurs du monde associatif et l’État.

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Décorations

• Chevalier de l’ordre national du Mérite (remis par Hervé Marseille, Sénateur)

• Médaille d’honneur communal (remis par Jean-Yves Senant, Maire)

Interventions publiées

• Pascal Colin, “Un enjeu de transformation sociale. Les appartements de coordination thérapeutique”, revue du SNASEA, janvier 2001
• Pascal Colin, « Le dogme reste à la porte », Journal du Sida, septembre 2009
• Pascal Colin, Tribune “Et la fraternité, bordel !”, La Gazette Santé social, n°60, 1^er février 2010, p. 66
• Pascal Colin, « Créons le PIF, produit intérieur de fraternité », hebdomadaire protestant Réforme, 25 mars 2010
• Pascal Colin, interview par Françoise Rontard, “L’économie sociale et solidaire, ses valeurs et ses enjeux”, revue Témoins, 18 avril 2012
• Pascal Colin, « Intégrer l’ESS dans le triptyque républicain », Agence des Pratiques et Initiatives Locales, mars 2013
• Pascal Colin, « La médiation au service de l’interreligieux », La Vie, décembre 2013
• Pascal Colin, « Avec Initiatives, la diversification au service de l’efficacité
• Pascal Colin, “Former autrement”, Journal de l’Action Sociale, novembre 2014, p. 44-45
• Pascal Colin, « Militant de l’économie sociale », hebdomadaire protestant Réforme, 6 juillet 2017
• Pascal Colin, « On a besoin de stabilité », Réforme, mai 2018
• Pascal Colin, « Une formation hybride contre la radicalisation », Journal des Acteurs Sociaux, avril 2019
• Pascal Colin, « pour un plan de relance de l’économie sociale et solidaire », Journal des Acteurs Sociaux, octobre 2020
• Pascal Colin, « Adresse aux pouvoirs publics », Journal des Acteurs Sociaux, février 2021
• Pascal Colin, « Interview du Directeur général d’Initiatives”, site ISQ (organisme certificateur Qualiopi), 19 octobre 2021
• Pascal Colin, « Nous avons besoin de redonner du sens à l’action politique et à la citoyenneté », Journal des Acteurs Sociaux, mars 2022

Notes et Références

1. Pascal Colin, militant de l’économie sociale », sur Reforme.net, 5 juillet 2017
2. Éric Dacheux et Jean-Louis Laville (à propos de l’économie solidaire), « Introduction. Penser les interactions entre le politique et l’économique », Hermès, La revue, vol. 36, n^o 2,‎ 2003, p. 9-17 (DOI 10.4267/2042/9352, lire en ligne)
3. « Elus de la majorité | Ville d’Antony », sur www.ville-antony.fr
4. « Histoire et rapports d’activité », sur INITIATIVES
5. « Projet et organisation », sur INITIATIVES
6. « RENESS » réseau
7. « Le Conseil de l’enseignement supérieur protestant voit le jour », La Croix,‎ 31 mars 2017
8. Pascal COLIN, Maîtrise d’histoire – « L’histoire d’une aumônerie de lycée : Antony 1960-1980 », Antony, juin 1981, 136 p.
9. Ceci renvoie à l’histoire de l’aménagement politique de la région parisienne et aux grands dossiers en ce sens portés par le Ministère en charge de la Reconstruction, du Logement et de la Construction – direction de l’aménagement du territoire, ayant existé de 1924 à 1969 (voir le portail national des archives). En 1956, le Commissariat à la construction et à l’urbanisme pour la région parisienne lance le projet de construction d’un grand ensemble d’équipements, logements et voirie sur les communes de Massy (alors en Seine-et-Oise) et d’Antony (alors dans le département de la Seine). En 1959, pour faciliter les travaux et leur gestion foncière, est créée une Société d’Aménagement et d’équipement pour Massy-Antony (S.A.E.G.E.M.A.). Cette Cité s’appelle aujourd’hui le grand ensemble Massy – Opéra. Voir le « Dossier IA91000981 », sur inventaire.iledefrance.fr, 2010 (consulté le 12 novembre 2021)
10. Pascal Colin, DESS « Politiques sociales et stratégiques de direction » – Roman de formation, Paris, novembre 2000, 115 p.
11. « Appartements de coordination thérapeutique – Définition », sur Figaro Santé
12. https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2003/03-13/a0130986.htm
13. Rudolf Bultmann (avec un texte inédit de Paul Ricœur), Nouveau Testament et Mythologie, Genève, Labor et Fides, 2013, 192 p. (ISBN 978-2-8309-1517-4)
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